Dans notre série dédiée aux figures du coaching et de la formation en Mauritanie, nous avons l’honneur de présenter Madame Oumou Dia, une professionnelle dont l’expertise transcende les frontières de son domaine. Découverte par le biais des réseaux sociaux, Madame Dia s’est révélée être une sociologue et consultante en ressources humaines de premier plan, dirigeant OHD Performance avec un savoir-faire reconnu. Sa maîtrise des dynamiques sociales et organisationnelles, couplée à une expérience approfondie, en fait une référence incontournable dans la formation professionnelle en Mauritanie.
Notre entretien a été marqué par une analyse rigoureuse et une présentation claire des enjeux et des solutions envisagées. Le parcours de Madame Dia, ainsi que son approche méthodique du coaching, illustre l’importance d’une telle collaboration pour enrichir et structurer les pratiques de formation et de développement. Ce troisième épisode expose avec précision les contours de son parcours et les défis qu’elle s’efforce de surmonter avec un professionnalisme exemplaire.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a conduit à devenir coach et formatrice ? Quels ont été les moments clés de votre carrière ?
Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique, j’ai poursuivi des études en sociologie, validées par une Licence, suivie d’un Master 2 en Migration et Territoires. Ces formations m’ont permis de saisir les mécanismes complexes des interactions sociales et des environnements. Pour optimiser mon intégration professionnelle et renforcer mes compétences, j’ai complété mon parcours par un Master 2 en Gestion des Ressources Humaines. Cette spécialisation a enrichi ma capacité à gérer les talents au sein des organisations et à maîtriser les techniques de recherche d’emploi et de développement de carrière, essentielles pour le coaching.
Mon expérience personnelle de malorientation et de manque de connaissances en matière de recherche d’emploi et d’entrepreneuriat a été déterminante. Elle m’a conduite à vouloir aider les autres à éviter ces difficultés. Ainsi, j’ai choisi de me consacrer au coaching, en utilisant mon expertise en sociologie et en gestion des ressources humaines pour accompagner les individus dans leur développement professionnel de manière intégrée et efficace.
Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels la formation en Mauritanie est confrontée actuellement ? Comment ces défis influencent-ils le développement des compétences et la croissance professionnelle dans le pays ?
La formation en Mauritanie fait face à des défis notables. Les infrastructures éducatives sont souvent insuffisantes, en particulier dans les zones rurales, limitant l’accès à une éducation de qualité. Le niveau de qualification des enseignants varie considérablement, ce qui impacte directement la qualité de l’enseignement. L’accès à l’éducation pour les filles et les populations rurales est également entravé par des facteurs socio-économiques et culturels. Les programmes de formation ne sont pas toujours en adéquation avec les exigences du marché du travail, créant ainsi un écart entre les compétences des diplômés et les attentes des employeurs. Le financement de l’éducation est souvent insuffisant, freinant les réformes nécessaires. Ces obstacles limitent le développement des compétences et la croissance professionnelle. Pour remédier à cette situation, une intensification des investissements et une meilleure coordination entre les secteurs éducatif et professionnel sont nécessaires.
Comment voyez-vous l’évolution du paysage de la formation en Mauritanie dans les prochaines années ? Quelles sont les tendances émergentes que vous considérez comme particulièrement prometteuses ?
L’évolution de la formation en Mauritanie dans les années à venir s’annonce riche en opportunités grâce à plusieurs tendances émergentes. La digitalisation de l’éducation devrait se renforcer, facilitée par l’expansion des technologies de l’information, ce qui permettra un accès plus large aux ressources éducatives en ligne, même dans les régions isolées. Les formations professionnelles et techniques, particulièrement dans les domaines de l’agriculture, des technologies de l’information et des métiers artisanaux, gagnent en pertinence pour répondre aux besoins du marché du travail. Les partenariats public-privé devraient jouer un rôle important en apportant des ressources financières et des compétences techniques. L’accent sur l’éducation inclusive, visant à améliorer l’accès pour les filles et les populations rurales, devrait également progresser, promouvant une égalité des opportunités. Les programmes d’apprentissage tout au long de la vie encourageront la mise à jour continue des compétences. La création de centres de formation régionaux permettra de décongestionner les établissements urbains et d’offrir une éducation de qualité plus accessible. Enfin, les initiatives en entrepreneuriat et innovation devraient stimuler la créativité et l’auto-emploi, favorisant ainsi la croissance économique.
Quelles initiatives ou innovations en matière de formation pensez-vous pourraient avoir le plus grand impact sur le développement des compétences des jeunes professionnels et des entrepreneurs en Mauritanie ?
Les initiatives telles que la mise en place de plateformes d’apprentissage en ligne adaptées au contexte local pourraient significativement élargir l’accès à des formations de qualité. Le développement de programmes de formation technique et professionnelle en collaboration avec des entreprises locales permettrait d’aligner les compétences des jeunes sur les besoins du marché. La création de centres d’incubation et d’espaces de coworking pourrait soutenir l’entrepreneuriat en offrant des ressources et du soutien aux jeunes entrepreneurs. L’introduction de formations sur les compétences numériques et la cybersécurité est également importante pour répondre aux exigences actuelles. Les programmes de mentorat et de coaching professionnel joueraient un rôle essentiel en guidant les jeunes dans leur développement de carrière et leurs projets entrepreneuriaux. L’accent sur l’éducation inclusive et l’accès à la formation pour les populations rurales et défavorisées favorisera une plus grande équité des opportunités. Enfin, l’intégration de pratiques d’apprentissage par la pratique, telles que les stages et les apprentissages, permettra aux jeunes d’acquérir une expérience précieuse et d’améliorer leur employabilité.
En tant que coach et formatrice, quelles compétences jugez-vous essentielles pour les futurs leaders et entrepreneurs en Mauritanie ? Comment ces compétences peuvent-elles être efficacement développées à travers des programmes de formation ?
Pour les futurs leaders et entrepreneurs en Mauritanie, les compétences clés comprennent le leadership, les compétences entrepreneuriales et la communication efficace. Les programmes de formation doivent proposer des ateliers sur la gestion d’équipe, la création d’entreprise et la communication professionnelle. Les compétences en innovation et en résolution de problèmes peuvent être renforcées par des ateliers pratiques et des études de cas. Les formations devraient également inclure des compétences numériques essentielles et des techniques de gestion du temps pour améliorer la productivité. La résilience et l’adaptabilité peuvent être développées grâce à des séances de coaching et des simulations de situations difficiles. En combinant théorie, pratique et mentorat, ces programmes offriront un apprentissage complet et adapté aux besoins des jeunes professionnels.
Coach Oumar SY et Madame Oumou Dia
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