Chers patrons,
Une véritable “famille” ne se construit pas sur des mots, mais sur des actes concrets : une reconnaissance sincère, une valorisation équitable, et une redistribution qui honore les efforts de ceux qui bâtissent votre succès. Si vous souhaitez réellement incarner cette métaphore que vous aimez tant, alors il est grand temps de traduire vos belles paroles en actions tangibles. Une véritable “fraternité” d’entreprise commence par des augmentations qui reflètent la valeur de chacun.
Ce qui se cache derrière ces promesses non tenues est bien plus grave que de simples mots oubliés. Ce sont des espoirs déçus, des attentes frustrées, et, au-delà de tout cela, une pression qui se répercute sur la vie privée de vos collaborateurs. Lorsque ces derniers rentrent chez eux, leurs familles doivent faire face à des réalités qu’ils n’ont pas choisies : des sacrifices d’autant plus lourds qu’ils sont fondés sur des promesses d’avenir. Ces familles, qui soutiennent vos employés dans leur engagement, ne sont pas épargnées par la lourdeur de cette déception.
Si cet engagement vous semble trop ambitieux, alors peut-être vaut-il mieux abandonner ces phrases convenues. Car à force de répéter “On est une famille ici”, vous risquez de transformer vos collaborateurs en cousins éloignés, perdus dans un arbre généalogique où la solidarité demeure une légende.
Je vous écris non seulement en tant que salarié attentif à vos contradictions, mais aussi en tant qu’observateur de la réalité de ceux qui, malgré leur investissement, sont oubliés dans ce processus.
Avec un brin d’ironie et beaucoup de lucidité,
Coach Oumar Sy
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