J’ai conduit une analyse des activités commerciales de trois opérateurs au rond-point BMD : une vendeuse de cacahuètes, un cordonnier, et un vendeur de menthe. En m’appuyant sur des données chiffrées précises, je vais démontrer comment ces petits commerçants, en dépit des charges inhérentes à leur activité, parviennent à dégager des revenus nets supérieurs à ceux de nombreux salariés du secteur formel.
Nb: Je n’ai pas pris en compte le fonds de roulement quotidien, qui reste une variable significative dans l’évaluation globale des revenus de ces commerçants.
- Vendeuse de cacahuètes
Recettes Brutes Journalières :
• 100 sachets à 10 MRU = 1 000 MRU
• 100 sachets à 5 MRU = 500 MRU
• Total : 1 500 MRU/jour
Charges Journalières :
• Frais de transport domicile-BmD : 40 MRU
• Repas (plat de riz) : 60 MRU
• Eau potable (6 bouteilles) : 60 MRU
• Taxe municipale : 20 MRU
• Total : 180 MRU/jour
Marge Bénéficiaire Nette Journalière :
• 1 500 MRU – 180 MRU = 1 320 MRU/jour
Revenus Mensuels :
• 1 320 MRU/jour x 30 jours = 39 600 MRU/mois
Revenus Annuels :
• 39 600 MRU/mois x 12 mois = 475 200 MRU/an
À l’issue de cette étude, il est manifeste que la vendeuse de cacahuètes, grâce à une gestion efficiente de ses coûts d’exploitation, parvient à générer un revenu mensuel net de 39 600 MRU, soit 475 200 MRU par an. Ces chiffres illustrent non seulement la viabilité économique de son activité, mais aussi sa capacité à maximiser ses gains dans un environnement informel. En optimisant chaque aspect de son activité, elle dépasse les revenus moyens d’un salarié du secteur formel, ce qui est révélateur d’une résilience économique remarquable.
- Cordonnier
Recettes Brutes Journalières :
• 20 paires cirées à 20 MRU = 400 MRU
• 20 paires cousues à 50 MRU = 1 000 MRU
• Total : 1 400 MRU/jour
Charges Journalières :
• Frais de transport domicile-BmD : 40 MRU
• Outils de travail : 50 MRU
• Repas (plat de riz) : 60 MRU
• Eau potable (6 bouteilles) : 60 MRU
• Taxe municipale : 20 MRU
• Total : 230 MRU/jour
Marge Bénéficiaire Nette Journalière :
• 1 400 MRU – 230 MRU = 1 170 MRU/jour
Revenus Mensuels :
• 1 170 MRU/jour x 30 jours = 35 100 MRU/mois
Revenus Annuels :
• 35 100 MRU/mois x 12 mois = 421 200 MRU/an
Ce commerçant parvient à dégager un revenu mensuel net de 35 100 MRU, soit 421 200 MRU par an. Il est important de noter que les coûts d’outillage, bien que substantiels, sont judicieusement contrôlés pour maintenir une marge bénéficiaire satisfaisante. En dépit des défis inhérents à son métier, notamment la concurrence et l’usure du matériel, il réussit à assurer une stabilité financière et à atteindre un niveau de revenu qui surpasse largement celui de nombreux employés du secteur formel. Cette capacité à générer des revenus significatifs témoigne d’une véritable maîtrise des paramètres économiques de son activité.
- Vendeur de Menthe
Recettes Brutes Journalières :
• 150 sachets à 10 MRU = 1 500 MRU/jour
Charges Journalières :
• Frais de transport domicile-BmD : 40 MRU
• Repas (plat de riz) : 60 MRU
• Eau potable (6 bouteilles) : 60 MRU
• Taxe municipale : 20 MRU
• Total : 180 MRU/jour
Marge Bénéficiaire Nette Journalière :
• 1 500 MRU – 180 MRU = 1 320 MRU/jour
Revenus Mensuels :
• 1 320 MRU/jour x 30 jours = 39 600 MRU/mois
Revenus Annuels :
• 39 600 MRU/mois x 12 mois = 475 200 MRU/an
Le vendeur de menthe, malgré des charges journalières relativement modérées, parvient à dégager un revenu net mensuel de 39 600 MRU, soit 475 200 MRU par an. Ce chiffre met en évidence l’efficacité de son modèle économique, fondé sur un volume de vente élevé et une gestion rigoureuse des coûts. À travers une stratégie axée sur la régularité des ventes et l’optimisation des marges, ce commerçant se place dans une position financièrement avantageuse, surpassant largement les rémunérations observées dans le secteur formel.
Cette analyse révèle une réalité économique souvent sous-estimée : la capacité des petits commerçants informels à générer des revenus substantiels grâce à leur résilience et leur ingéniosité. En dépit de leur position périphérique dans le tissu économique formel, ils parviennent à construire une stabilité financière qui, dans bien des cas, dépasse celle des salariés du secteur structuré.
Ces résultats soulignent l’importance de l’économie informelle en Mauritanie, et appellent à une réévaluation des politiques publiques pour reconnaître et valoriser ces acteurs essentiels, sans lesquels l’économie nationale perdrait une part de son dynamisme et de sa vitalité.
Coach Oumar Sy
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