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Comment un jeune diplômé peut-il acquérir de l’expérience si personne ne lui donne sa première chance ?

En Afrique, le chômage des jeunes diplômés est un défi majeur. Chaque année, des milliers d’étudiants obtiennent leur diplôme avec l’espoir de décrocher un emploi, mais se heurtent rapidement à un obstacle récurrent : l’expérience professionnelle exigée par les recruteurs.

Les offres d’emploi demandent souvent 2 à 5 ans d’expérience, même pour des postes juniors. Pourtant, comment un jeune peut-il acquérir cette précieuse expérience si personne ne lui donne sa première opportunité ? Cette situation crée un cercle vicieux qui laisse de nombreux talents sur le banc de touche, alors que les entreprises peinent à recruter des profils qualifiés.

Face à cette réalité, quelles sont les solutions pour les jeunes diplômés africains qui veulent entrer sur le marché du travail ? Comment peuvent-ils contourner cet obstacle et prouver leur valeur aux employeurs ?

L’expérience, une condition injustifiée ?

Dans de nombreux pays africains, le diplôme seul ne suffit plus pour décrocher un emploi. Pourtant, les jeunes diplômés possèdent souvent des compétences solides, acquises à travers :

Des stages et des alternances, souvent peu valorisés par les recruteurs,

Des projets académiques concrets, réalisés en groupe ou individuellement,

Des activités entrepreneuriales : nombreux sont ceux qui créent des petits business en parallèle de leurs études,

Du volontariat ou des engagements associatifs, qui développent le leadership et le travail en équipe,

L’autoformation via les plateformes en ligne, qui permet d’acquérir des compétences recherchées comme le digital, la programmation ou le marketing.

Si l’expérience est essentielle, elle ne devrait pas être réduite au seul cadre d’un contrat de travail. Il est urgent que les entreprises africaines revoient leur définition de l’expérience pour inclure ces différentes formes d’apprentissage.

Pourquoi les recruteurs africains refusent-ils de miser sur les jeunes ?

En Afrique, le recrutement des jeunes est freiné par plusieurs facteurs :

1. le manque de structures de formation en entreprise : beaucoup d’entreprises ne veulent pas investir dans la formation des jeunes recrues et préfèrent embaucher des profils déjà opérationnels,

2. une économie informelle dominante : dans certains pays, plus de 80 % des emplois sont informels, rendant difficile l’accès à un premier emploi stable et structuré,

3. des méthodes de recrutement obsolètes : trop d’entreprises se fient uniquement au CV et aux diplômes sans tester les compétences réelles des candidats,

4. la préférence pour les profils expérimentés : certains recruteurs pensent (à tort) qu’un employé avec de l’expérience sera plus productif dès le premier jour, oubliant que la motivation et la capacité d’apprentissage d’un jeune diplômé peuvent compenser ce manque.

Résultat ? Un énorme gaspillage de talents, alors que l’Afrique regorge de jeunes innovants, dynamiques et ambitieux.

Comment contourner ce blocage ?

Heureusement, plusieurs solutions existent pour les jeunes africains qui veulent acquérir de l’expérience sans attendre qu’une entreprise leur ouvre la porte.

miser sur l’entrepreneuriat et l’auto-emploi

L’Afrique est une terre d’opportunités pour l’entrepreneuriat. Plutôt que d’attendre un employeur, de nombreux jeunes lancent leur propre activité dans des secteurs comme :

• le digital (community management, graphisme, développement web),

• le commerce et l’import-export,

• l’agriculture et l’agroalimentaire,

• l’artisanat et la mode.

Lancer une entreprise, même à petite échelle, est une expérience précieuse qui peut ensuite être valorisée dans un CV.

se former en ligne et développer des compétences pratiques

Les jeunes africains peuvent profiter des plateformes gratuites ou à faible coût comme :

• Coursera, Udemy, edX pour des cours spécialisés,

• LinkedIn Learning pour des compétences professionnelles,

• YouTube, qui offre d’innombrables tutoriels dans tous les domaines.

L’objectif est d’acquérir des compétences immédiatement exploitables pour convaincre un recruteur ou travailler en freelance.

trouver des opportunités informelles

Même sans contrat officiel, il est possible de gagner en expérience :

faire du bénévolat ou travailler dans une ONG locale,

effectuer des stages non rémunérés ou de courte durée pour accumuler des références,

participer à des concours et hackathons, notamment dans la tech et l’innovation,

intégrer des associations professionnelles pour élargir son réseau et découvrir des opportunités cachées.

utiliser les réseaux sociaux pour se faire remarquer

Aujourd’hui, LinkedIn, Twitter et même TikTok sont devenus des plateformes où les jeunes africains peuvent :

• publier leurs réalisations et démontrer leur expertise,

• contacter directement des recruteurs et des chefs d’entreprise,

• se faire repérer par des employeurs ouverts aux profils atypiques.

Un portfolio en ligne (site web, blog, chaîne YouTube) peut également être un atout majeur pour prouver ses compétences.

le rôle des entreprises et des gouvernements africains

Si les jeunes doivent être proactifs, les entreprises et les gouvernements ont aussi un rôle clé à jouer pour résoudre ce problème.

les entreprises : favoriser l’insertion des jeunes

• revoir les critères de recrutement et privilégier les compétences et le potentiel plutôt que l’expérience brute,

• créer des programmes de mentorat et de formation pour intégrer les jeunes diplômés,

• développer les stages rémunérés et les contrats d’apprentissage pour donner aux jeunes une première expérience formelle.

les gouvernements : faciliter l’emploi des jeunes

• encourager l’entrepreneuriat par des incitations fiscales et des financements,

• renforcer les liens entre universités et entreprises pour mieux préparer les étudiants au marché du travail,

• promouvoir l’éducation aux compétences numériques, de plus en plus demandées sur le marché mondial.

L’expérience se prend, elle ne s’attend pas

Attendre que les recruteurs changent leur mentalité est une perte de temps. En Afrique, où le marché du travail est ultra-compétitif, les jeunes doivent être stratégiques et créatifs pour se démarquer.

La bonne nouvelle ? L’expérience ne se limite pas à un contrat de travail. Elle se construit à travers les projets personnels, le volontariat, l’autoformation et l’entrepreneuriat.

Pour les recruteurs, il est temps de revoir leur façon d’évaluer les talents. Refuser un jeune talent sous prétexte qu’il manque d’expérience, c’est passer à côté d’une génération dynamique, innovante et prête à transformer l’Afrique.

Car au final, chaque expert a été débutant un jour. Il suffit juste qu’on lui donne une chance.

Coach Oumar Sy

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